Mali: rébellion du Premier ministre Choguel Maïga contre Assimi Goïta
Alors que la transition au Mali semble interminable face aux enjeux du pays, le Premier ministre Choguel Maïga est monté sur les ondes pour dénoncer la rallonge de cette transition sans concertation avec son gouvernement. Il estime qu’en tant que chef du gouvernement, ce sujet devrait être discuté avec lui avant toute décision et annonce.
« J’ai appris dans les médias que la Transition a été reportée, alors que j’ai signé le décret qui met fin à la Transition en 2024. Le Premier ministre d’un gouvernement ne peut pas apprendre dans les médias que les élections sont reportées sans débat au sein du gouvernement. Vous pouvez interroger tous les ministres. Il n’y a jamais eu de débat à ce sujet au sein du gouvernement », a indiqué Maïga dans une critique ouverte contre Assimi Goïta et son équipe.
Selon le leader du Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), « les Assises nationales de la Refondation ont recommandé de réduire le nombre de partis politiques, 200 partis pour une population de 22 millions. De 1991 à 2021, en 30 ans, il y a eu 200 partis politiques. Savez-vous qu’entre 2021 et 2022, après les Assises, 100 partis ont été créés ? Des récépissés ont été délivrés à 100 partis. Aujourd’hui, ce sont les responsables de certains de ces partis que vous voyez à la télévision menacer le M5 ».
En ce qui concerne la transition au Mali, a la suite de la prise de pouvoir par l’armée, il a soutenu qu’elle a été « librement fixée à 24 mois à compter du 26 mars 2022, à la suite d’un décret signé par le Président de la Transition et le Premier ministre : Décret N°2022-0335/PT-RM du 06 juin 2022. La Transition est donc censée prendre fin le 26 mars 2024 ». « Mais elle a été reportée sine die, unilatéralement, sans débat au sein du Gouvernement ».
« Le Premier ministre est réduit à se contenter des rumeurs de la presse ou à une interprétation hasardeuse des faits et gestes du Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation », a déploré Choguel Maïga.
Cette sortie de Choguel Maïga va, à coup sûr, fragiliser la transition face à la population et à la communauté internationale alors même que le pays reste sous la menace de division sociale. Pour l’heure, aucun responsable malien n’a encore réagi à ces déclarations.