Le Sénégal va fermer toutes ses bases militaires étrangères et faire partir les militaires français du pays

Le Sénégal a annoncé la fermeture de toutes les bases militaires étrangères, sans fixer de calendrier pour le départ des troupes étrangères. Le Premier ministre Ousmane Sonko a fait cette annonce vendredi lors d’une déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale.
« Le président de la République a décidé de fermer toutes les bases militaires étrangères dans un avenir très proche », a déclaré M. Sonko. Le ministère français des Armées et des Affaires étrangères n’a pas immédiatement réagi à cette annonce.
Le président Bassirou Diomaye Faye a exprimé le mois dernier sa volonté de fermer les bases françaises au Sénégal. « Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain, et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires étrangères », a déclaré le chef de l’Etat dans une rare interview médiatique.
Cette décision de fermer des bases semble viser en premier lieu la France. Ancienne puissance coloniale dans une grande partie de l’Afrique, la France a dû faire face à l’opposition de certains dirigeants africains qui lui reprochent une approche humiliante et autoritaire à l’égard du continent.
La France, qui a déjà quitté le Mali, le Burkina Faso et le Niger, a confirmé jeudi avoir retiré ses derniers soldats de la base de Faya au Tchad. La présence militaire permanente de la France au Tchad « ne répond plus aux attentes et aux intérêts de chacune des parties » et le retrait s’inscrit dans une « reconfiguration de son dispositif en Afrique » depuis 2022, a indiqué l’armée.
Des responsables français ont déclaré que la France avait pour objectif de réduire considérablement sa présence dans toutes ses bases en Afrique, à l’exception de Djibouti. Cela inclut les 350 soldats français stationnés au Sénégal.
La France pourrait plutôt fournir une formation en matière de défense ou un soutien militaire ciblé en fonction des besoins exprimés par ces pays, selon les responsables. Le nouveau gouvernement du Sénégal, au pouvoir depuis moins d’un an, a adopté une position ferme sur la présence des troupes françaises dans le cadre d’une réaction régionale plus large contre ce que beaucoup considèrent comme l’héritage d’un empire colonial oppressif.