Tchad – Tentative de coup d’État: l’armée neutralise près d’une vingtaine d’assaillants

Des hommes armés ont lancé une attaque contre le complexe présidentiel de N’Djamena, la capitale du Tchad, déclenchant une bataille qui a fait 18 morts parmi les assaillants et un membre des forces de sécurité et plusieurs blessés, a indiqué le gouvernement.
Des journalistes de l’AFP ont entendu mercredi des coups de feu à proximité du site à N’Djamena, des chars étant visibles dans la rue, tandis que des sources de sécurité ont rapporté que des hommes armés avaient tenté de prendre d’assaut le complexe.
Le gouvernement a déclaré plus tard que 19 personnes avaient été tuées dans les combats, dont 18 membres du groupe de 24 hommes qui a lancé l’assaut.
« Il y a eu 18 morts et six blessés » parmi les assaillants « et nous avons déploré un mort et trois blessés, dont un grièvement », a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement et ministre des Affaires étrangères Abderaman Koulamallah.
Alors que les civils sortaient du centre en voiture et en moto, des policiers armés ont été aperçus à plusieurs endroits du centre.
Les coups de feu ont éclaté moins de deux semaines après que ce pays enclavé de la moitié nord de l’Afrique a organisé des élections générales contestées.
Le gouvernement a salué cette décision comme une étape clé vers la fin du régime militaire, mais elle a été marquée par une faible participation et des allégations de fraude de la part de l’opposition.
L’élection s’est déroulée dans un contexte d’attaques récurrentes du groupe militant Boko Haram dans la région du lac Tchad, de la fin d’un accord militaire avec l’ancien pays colonial français et d’accusations selon lesquelles le Tchad interférait dans le conflit qui ravage le Soudan voisin.
Les dernières bases françaises au Sahel
Quelques heures plus tôt mercredi, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Li a rencontré le président Mahamat Idriss Deby Itno et d’autres hauts responsables.
L’ancienne colonie française abritait les dernières bases militaires françaises dans la région du Sahel, mais elle a mis fin fin novembre aux accords de défense et de sécurité avec Paris, les qualifiant d' »obsolètes ».
Environ un millier de militaires français y étaient stationnés et sont en cours de retrait.
La France reconfigure désormais sa présence militaire en Afrique après avoir été chassée de trois pays du Sahel gouvernés par des juntes hostiles à Paris – le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Le Sénégal et la Côte d’Ivoire ont également demandé à la France de laisser des bases militaires sur leur territoire.
Déby a pris le pouvoir en 2021 après la mort de son père, qui avait dirigé le pays du Sahel pendant trois décennies.
L’opposition du pays a accusé son gouvernement d’être autocratique et répressif.
Ce pays désertique est un producteur de pétrole, mais il est classé quatrième en bas de l’indice de développement humain (IDH) des Nations Unies.
Pour consolider son emprise sur le pouvoir, Déby a remanié l’armée, historiquement dominée par les Zaghawas et les Goranes, l’ethnie de sa mère.
Sur le plan diplomatique, il a cherché à nouer de nouveaux partenariats stratégiques, notamment avec la Russie et la Hongrie.
SOURCE : AFP