Bénin – Présidentielle 2026 : qui peut réellement se présenter ? Entre favoris, illusions et candidatures interdites (Voici des noms)

L’élection présidentielle de 2026 au Bénin suscite déjà de nombreuses spéculations quant aux potentiels candidats. Bien que les déclarations officielles se fassent encore rares, plusieurs figures politiques se détachent comme des prétendants sérieux. Il est claire que certains parmi elles ne passeront jamais, d’autres restent presque des candidatures pas très convaincantes. Toutefois, certaines pourraient surprendre.

Les candidatures possibles et plus ou moins sérieuses

Romuald Wadagni : L’Option Technocratique ? 

Ministre d’État en charge de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni est un profil technocratique qui jouit d’une bonne réputation pour sa gestion financière du pays. Son positionnement discret sur la scène politique pourrait néanmoins être un frein à une candidature forte. Toutefois, il pourrait bénéficier d’un appui des gros partis de la mouvance et donc facilement s’imposer comme choix plausible pour l’électorat.

Éric Houndété : Une Option pour Les Démocrates ?

Actuel Premier vice-président du parti Les Démocrates, Éric Houndété est un cadre respecté qui pourrait se positionner comme le candidat naturel de l’opposition si Boni Yayi lui apporte son soutien. Même s’il est resté assez discret ces dernières années et même s’’il a fait l’erreur de laisser Madougou lui ravir la vedette en 2021, Éric Houndété demeure un poids lourd du parti et de la politique béninoise et cela peut peser lourd dans la balance.

Joseph Djogbénou : Une Figure Clé du Pouvoir Actuel

Ancien président de la Cour constitutionnelle et actuel leader du parti Union Progressiste le Renouveau (UPR), Joseph Djogbénou est un acteur influent de la scène politique béninoise. Sa proximité avec le président Patrice Talon et son rôle dans les réformes institutionnelles récentes le placent parmi les personnalités pouvant prétendre à une candidature. Toutefois, son éventuelle participation dépendra de la stratégie du camp présidentiel, surtout si Talon décide de soutenir un autre dauphin.

Mariam Chabi Talata : La Vice-Présidente en Embuscade ?

Actuelle Vice-présidente du Bénin, Mariam Chabi Talata a marqué l’actualité politique par son engagement aux côtés de Patrice Talon. Son profil de femme politique expérimentée et sa fonction actuelle pourraient la positionner comme une candidate crédible, notamment si le camp au pouvoir souhaite mettre en avant une figure de continuité. Cependant, la dynamique interne du pouvoir et la décision du président Talon sur son éventuel successeur seront déterminantes. Femme plutôt sage, discrète et expérimentée, elle pourrait bien être le choix naturel de Talon qui pourrait dribler tout le monde.

Richard Boni Ouorou : Un Acteur Politique Atypique

Président du mouvement « Libéral », Richard Boni Ouorou est une voix critique du système en place. Résidant en grande partie à l’étranger, il s’est imposé comme un analyste influent, notamment à travers les réseaux sociaux et les débats politiques. Son ambition présidentielle pourrait être freinée par des obstacles tels que son ancrage politique limité au Bénin et les exigences légales pour être candidat. Il lui faudrait renforcer son implantation locale et obtenir un soutien institutionnel solide. Même s’il mène depuis, des actions au pays et semble y être de plus en plus présent, l’homme s’est certes, fait connaître, mais pas assez pour susciter une action de l’électorat. Il reste toutefois, un sérieux prétendant.

Jacques Ayadji : un chef de parti pas comme les autres

Jacques Ayadji, personnalité politique béninoise, pourrait potentiellement être candidat à la présidentielle de 2026. Actuellement  ministre conseillé, il est une figure importante de la scène politique béninoise, notamment connu pour ses innovations à la tête de son parti MOELE-Bénin. Sa vision politique, axée sur les réformes sociales et économiques, pourrait lui donner une base électorale suffisante pour prétendre à une candidature assez sérieuse et susciter l’intérêt et/ou l’approbation de Patrice Talon.

Les candidatures pas très réalistes

Kémi Séba : L’Activiste Panafricaniste

Stellio Gilles Robert Capo-Chichi, connu sous le nom de Kémi Séba, a officiellement annoncé sa candidature à la présidentielle de 2026. Leader de l’ONG « Urgences Panafricanistes », il est reconnu pour ses positions anti-impérialistes et ses critiques acerbes des politiques néocoloniales en Afrique. Dans une vidéo publiée le 5 janvier 2025, il a déclaré accepter les sollicitations de ses partisans pour briguer la magistrature suprême au Bénin. Il est certes, populaire et apprécié pour ses idées anti-impérialistes, mais les béninois ne sembles pas pour autant le voir les diriger car ne proposant pas véritablement grand-chose pour leur épanouissement. Il reste tout de même en embuscade mais sans grande chance car il n’y a pas vraiment moyen, sauf nouvelle erreur, que le Parti Les Démocrates, le prenne comme son champion.

Nourou-Dine Saka Saley : Le Juriste Engagé

Juriste et opposant au régime actuel, Nourou-Dine Saka Saley a laissé entendre qu’il pourrait être candidat à la présidentielle de 2026. Dans une vidéo diffusée en octobre 2024, il a exprimé sa détermination à succéder au président Patrice Talon, appelant ce dernier à « libérer les ambitions ». Bien que sa candidature ne soit pas encore officielle, il est perçu comme une figure montante de l’opposition. Cependant, le juriste est de moins en moins présent sur la scène nationale et n’était pas une personnalité que les béninois verraient un jour comme leur dirigeant suprême. Il n’a pratiquement pas de chance de gagner en 2026, ni même de passer l’étape d’une candidature car il n’y a vraiment pas de plateforme politique en règle qui veuille miser sur lui.

Daniel Edah : Un Candidat assez singulier ?

Daniel Edah, ancien fonctionnaire international et figure politique béninoise, est un acteur qui suscite des interrogations quant à son éventuelle candidature à l’élection présidentielle de 2026. Déjà candidat en 2016, il continue de se positionner sur la scène politique avec une vision axée sur le développement économique et la souveraineté nationale. Il est le président du mouvement « Nous Le Ferons », qui milite pour un Bénin économiquement prospère et bien intégré dans une Afrique en développement. Il est également impliqué dans le Cadre de Concertation de l’Opposition, une plateforme regroupant plusieurs partis visant à proposer une alternative au régime en place. Son appel à l’unité de l’opposition démontre son ambition de jouer un rôle clé dans l’échéance électorale à venir. Mais ses chances de devenir président du Bénin en 2026 sont pratiquement inexistantes, sauf cataclysme.

Les candidatures impossibles, sauf miracle

Patrice Talon : Un Troisième Mandat Possible ? 

L’actuel président Patrice Talon, élu en 2016 et réélu en 2021, est au cœur des débats. Officiellement, la Constitution béninoise limite le mandat présidentiel à un seul renouvellement. Toutefois, des interrogations persistent quant à une éventuelle candidature, notamment si un argument juridique venait à être soulevé en sa faveur. À ce stade, il n’a pas exprimé d’intention de briguer un nouveau mandat, au contraire, il a été claire et sans point d’ombre sur son intention de partir à la fin de son mandat actuel, comme le veut la constitution. L’homme est resté assez constent dans ces prises de décisions jusque-là, et donc il est peu probable qu’il tente une autre approche comme forcer un troisième mandat.

Abdoulaye Bio Tchané : Le Successeur Naturel du Pouvoir ? 

Actuel ministre d’État chargé du Développement et ancien candidat en 2011, Abdoulaye Bio Tchané est une figure influente de l’administration Talon. Il pourrait être le choix du pouvoir pour assurer une continuité, surtout s’il reçoit le soutien du Bloc Républicain, l’un des partis majoritaires du Parlement. Il est actuellement une des personnalités les plus respectées du pays et pourrait être un candidat sérieux. Cependant, il est frappé par la limite d’âge maximal et, selon la constitution, il ne peut plus être candidat.

Joël Aïvo : Le Retour d’un Opposant ?

Condamné et emprisonné en 2021 pour atteinte à la sûreté de l’État, Joël Aïvo demeure une figure de l’opposition qui pourrait incarner une alternative si sa situation judiciaire évolue favorablement. Son discours en faveur d’un retour aux fondamentaux démocratiques trouve un certain écho auprès d’une partie de l’électorat. Cependant, il n’y a aucun signe qu’il puisse être libre avant les échéances et il ne peut être candidat en étant en prison. Un passé judiciaire comme le sien pourrait également être un frein à cette ambition présidentielle.

Reckya Madougou : Une Candidature Féminine Possible ?

Ancienne ministre et figure montante de l’opposition, Reckya Madougou est en détention depuis 2021. Si sa libération intervient avant 2026, elle pourrait être une candidate crédible pour représenter Les Démocrates, bien que son passé judiciaire complique ses ambitions politiques. Elle est donc à exclure de la liste des candidats probables car elle en a pris pour 20 ans et le président Patrice Talon a déjà exclu la possibilité d’une grâce présidentielle.

Boni Yayi : Le Grand Retour ?

Ancien président du Bénin (2006-2016) et actuel leader du parti Les Démocrates, Boni Yayi demeure une figure emblématique. Cependant, la Constitution béninoise interdit à un ancien président d’exercer plus de deux mandats, ce qui pourrait le disqualifier. Son influence pourrait néanmoins peser lourdement dans la désignation du candidat de son camp. Cependant, une éventuelle candidature de Patrice Talon, pourrait rabattre les cartes pour Yayi.

Un Candidat Surprise ?

L’élection présidentielle pourrait également voir émerger un outsider, un jeune leader politique ou un candidat soutenu par la société civile, venant bousculer les dynamiques traditionnelles. Dans de nombreuses démocraties, des candidats hors du cercle traditionnel apparaissent à la dernière minute, souvent portés par des mouvements citoyens, des financements indépendants ou une forte présence médiatique. Le contexte béninois présente plusieurs éléments favorisant une telle surprise.

Une volonté de renouvellement politique, surtout chez une jeunesse désireuse d’un changement générationnel ; un rejet de la politique traditionnelle, avec une lassitude croissante envers les figures politiques habituelles ; l’influence des réseaux sociaux, qui permettent à des outsiders de se faire connaître rapidement.

Plusieurs profils pourraient correspondre à ce scénario : Un leader de la société civile ; Un entrepreneur ou un technocrate ; Un acteur du monde économique ou un haut fonctionnaire ; Un candidat soutenu par la diaspora ; Une figure inattendue du milieu artistique ou sportif ; Certains pays ont vu des artistes ou des sportifs se lancer en politique avec succès. Le Bénin pourrait suivre cette tendance si une personnalité charismatique et populaire décide d’entrer dans l’arène.

Quels Défis pour un Candidat Surprise ?

Même si un tel candidat émerge, plusieurs obstacles se dresseront sur son chemin : l’obtention du parrainage politique, un verrou institutionnel qui pourrait limiter les candidatures indépendantes. Le manque de structures de campagne, comparé aux partis traditionnels bien organisés. Les financements, qui restent un élément clé pour toute ambition présidentielle.

Le paysage politique béninois se prépare progressivement pour 2026, mais plusieurs inconnues demeurent sur les stratégies des partis en place. Les prochains mois seront décisifs pour clarifier qui seront les principaux prétendants à la magistrature suprême. Il est important de noter que le paysage politique béninois est en constante évolution, et d’autres candidatures pourraient émerger à l’approche de l’élection. Les dynamiques internes des partis, les décisions judiciaires et les stratégies politiques influenceront grandement la liste définitive des candidats à la présidentielle de 2026.