Macron dit qu’il dira à Trump de ne pas être faible avec Poutine

Alors qu’il doit rencontrer le président américain Donald Trump, le président français Emmanuel Macron a indiqué qui lui dirait de ne pas montrer de faiblesse envers le président russe Vladimir Poutine, car cela rendrait plus difficile la confrontation avec la Chine et l’Iran, rapporte l’agence Anadolu.
Macron qui doit se rendre à Washington la semaine prochaine pour négocier avec Trump, a souligné qu’avec les États-Unis, ils partageaient les mêmes « intérêts stratégiques ». Il a déclaré qu’il dirait à Trump de ne pas faire preuve de faiblesse devant le chef du Kremlin.
« Je vais lui dire : « Tu ne peux pas être faible face au président Poutine. Ce n’est pas toi, ce n’est pas ta marque de fabrique, ce n’est pas dans ton intérêt. Comment peux-tu alors être crédible face à la Chine si tu es faible face à Poutine ? », a-t-il ajouté.
Macron a poursuivi en répondant à la description par Trump, du président ukrainien Volodymyr Zelensky comme un « dictateur sans élections », soulignant que Zelensky est le dirigeant « légitime » de l’Ukraine.
« Le président ukrainien a été élu lors d’élections libres, ce qui n’est pas le cas de Vladimir Poutine, qui tue ses opposants et manipule ses élections depuis longtemps », a-t-il déclaré, soulignant la difficulté d’organiser des élections dans un pays où « des millions d’Ukrainiens ont fui pour leur sécurité ».
« Nous sommes en guerre d’une certaine manière, et nous devons nous préparer à d’éventuelles guerres futures et les dissuader », a ajouté Macron. Il a déclaré que leur sécurité et les intérêts de la France sont « en jeu » alors que les États-Unis et la Russie entament des négociations sur le conflit ukrainien.
« La Russie est une menace pour les Européens si elle continue à être prédatrice », a-t-il déclaré, réitérant la nécessité d’investir davantage dans la défense et la sécurité de l’Europe alors qu’elle « entre dans une nouvelle ère ». Macron a également souligné que la France n’avait pas l’intention d’envoyer des troupes en Ukraine pour le moment.
« Ce que nous n’excluons pas, dans un cadre planifié, avec nos alliés, c’est la possibilité de disposer de forces qui, une fois la paix négociée, pourraient contribuer à garantir la sécurité de l’Ukraine », a-t-il déclaré.
Macron a également souligné que personne « n’a le droit de dire que l’Ukraine n’a pas le droit d’adhérer à l’UE ou à l’OTAN ».
Les dirigeants de plusieurs grands pays européens se sont réunis lundi à Paris à l’invitation de Macron pour discuter des relations transatlantiques, de la situation en Ukraine, d’éventuels pourparlers de paix et de la sécurité européenne.
Les relations entre les États-Unis et l’Europe sont devenues tendues après que Trump a entamé des discussions directes avec Poutine sur les pourparlers de paix en Ukraine, excluant les dirigeants européens.
Lors de la conférence de Munich sur la sécurité qui s’est tenue ce week-end, Keith Kellogg, l’envoyé spécial de Trump pour la Russie et l’Ukraine, a confirmé que les Européens ne seraient pas invités aux discussions prévues entre les États-Unis et la Russie sur l’Ukraine.
Pour ajouter à la tension, le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a suggéré que ce soient les pays européens, plutôt que les États-Unis, qui fournissent des troupes de maintien de la paix à l’Ukraine. Il a souligné que tout déploiement de ce type devrait se faire hors de l’OTAN et ne serait pas couvert par l’article 5 de la clause de défense collective de l’OTAN, soulignant que les troupes américaines ne seraient impliquées dans aucune garantie de sécurité.
Avec Anadolu