Des explosions et des coups de feu font plusieurs morts lors d’un rassemblement du M23 dans l’est de la RDC

Des dizaines de personnes ont été blessées jeudi après que deux explosions ont frappé une réunion de dirigeants du groupe rebelle M23 et d’habitants dans la ville de Bukavu, dans l’est du Congo.
Des vidéos et des photos partagées sur les réseaux sociaux jeudi ont montré une foule fuyant la réunion à Bukavu en panique et des corps ensanglantés sur le sol. Les chefs du groupe rebelle M23 rencontraient des habitants lorsque les explosions se sont produites dans le centre de Bukavu. Parmi les chefs rebelles présents figurait Corneille Nangaa, chef de l’Alliance du fleuve Congo (AFC), dont fait partie le M23.
Les dirigeants, dont Nangaa, quittaient la tribune lorsque deux explosions ont secoué les lieux, selon un journaliste présent à la réunion. Nangaa a déclaré par téléphone à l’agence de presse Reuters que ni lui ni aucun autre haut responsable rebelle n’avait été blessé dans l’attaque et qu’il avait imputé la responsabilité de cette attaque au président congolais Félix Tshisekedi sans fournir de preuves. Le gouvernement n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.
Les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont envahi la région, s’emparant de villes clés et tuant quelque 3 000 personnes. Au cours d’une offensive éclair de trois semaines, le M23 a pris le contrôle de Goma, la principale ville de l’est du Congo, et s’est emparé de la deuxième plus grande ville, Bukavu. Les rebelles sont soutenus par environ 4 000 soldats du Rwanda voisin, selon les experts de l’ONU, et ont parfois juré de marcher jusqu’à la capitale du Congo, Kinshasa, à plus de 1 600 kilomètres.
Le Rwanda a accusé le Congo d’avoir enrôlé des combattants hutus responsables du génocide de 1994 au Rwanda contre la minorité tutsie et les Hutus modérés. Le M23 affirme lutter pour protéger les Tutsis et les Congolais d’origine rwandaise de la discrimination et veut transformer le Congo d’un Etat en faillite en un Etat moderne. Des analystes ont qualifié ces arguments de prétextes à l’implication du Rwanda.
Avec Agences