Cameroun : un pays pris en otage par une élite préhistorique essoufflée

Cameroun : un pays pris en otage par une élite préhistorique essoufflée
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Le 18 mars 2025, à l’âge de 91 ans, Marcel Njifendie Niat a été réélu pour un nouveau mandat à la tête du Sénat camerounais, avec un impressionnant score de 87 voix sur 90. Cette élection, qui s’est déroulée sans grande surprise, renforce la position de Niat en tant que figure centrale du paysage politique camerounais et souligne la stabilité et l’impertubabilité du système en place.

Niat, dont l’expérience politique s’étend sur plusieurs décennies, incarne un système de gouvernance largement dominé par des personnalités âgées et des structures profondément ancrées sans véritable projection vers un vouvel horizon.

L’événement met en lumière la continuité du régime politique, dominé par le président Paul Biya, qui, à 91 ans également, détient le titre de plus vieux chef d’État d’Afrique. Ce dernier, au pouvoir depuis 1982, semble toujours bénéficier du soutien des institutions de l’État, comme en témoigne cette élection au Sénat.

L’élection de Niat, alors que le Cameroun entre dans une nouvelle phase politique, soulève des interrogations sur la question du renouvellement du leadership. La solidité du système en place semble rendre improbable un changement radical, et nombreux sont ceux qui voient dans cette réélection un signe que Paul Biya pourrait envisager un nouveau mandat à la tête du pays. En effet, au-delà de la longévité de ses dirigeants, le Cameroun semble être pris dans un cycle où la transition du pouvoir semble lointaine et difficile à envisager.

Si l’on se réfère à l’histoire politique du Cameroun, ce système a toujours reposé sur une forte centralisation du pouvoir, avec une élite qui semble indéboulonnable, peu importe les mutations sociales et politiques qui affectent le pays. La réélection de Niat est ainsi perçue comme un symbole de l’immobilisme qui caractérise cette époque de la vie politique camerounaise.

Pour beaucoup, cette continuité, incarnée à la fois par le président Biya et des figures telles que Niat, suscite une réflexion sur l’avenir du pays. Les citoyens camerounais, notamment les jeunes, espèrent un renouvellement du leadership politique et une révision des pratiques qui semblent figées dans le passé. Toutefois, avec des personnalités d’une telle longévité au pouvoir, la question de l’alternance demeure complexe et incertaine.

Ainsi, l’élection de Marcel Njifendie Niat à la tête du Sénat reflète non seulement une réalité politique camerounaise, mais aussi une tendance qui pourrait se prolonger dans les années à venir. Il est clair que le système en place, tant au niveau de la présidence que des institutions, semble résister à tout changement significatif, offrant à Paul Biya la possibilité de briguer un nouveau mandat si tel est son désir.

La politique camerounaise semble, pour l’instant, marquée par une continuité forte, où les figures de proue du gouvernement vieillissent ensemble sans pour autant céder la place à une nouvelle génération. Et il semble que cette nouvelle génération se plaise dans sa zone de confort, au regard de son presque indifférence face aux agissements des dinosaures préhistoriques qui continuent de dicter leur loi et de saboter l’avenir d’un pays pourtant assez intéressant.

Il ne faut cependant, pas se leurrer sur l’aspiration de la jeunesse camerounaise. Elle va finir par se réveiller, croire en elle, penser en la possibilité de relever des défis comme « oser dire non à l’élite », ce vestige du passé à la peau dure.

admin

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