Bénin – Aéronef offert par l’UE : le porte-parole du gouvernement répond aux critiques

Le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji, est sorti de son silence pour évoquer, pour la première fois, la polémique autour de l’aéronef offert par l’Union européenne au Bénin dans le cadre du renforcement des capacités de renseignement du pays. Interrogé sur les critiques formulées à l’encontre de ce don, le responsable a fermement rejeté les accusations d’humiliation et de manque de respect.
L’aéronef offert par l’UE s’inscrit dans le cadre des efforts de coopération visant à soutenir le Bénin face aux défis sécuritaires croissants, notamment la menace djihadiste dans le nord du pays et les besoins accrus en surveillance des frontières. Ce type de matériel, spécialisé dans le renseignement, est censé améliorer la capacité des forces béninoises à collecter des informations stratégiques pour anticiper et contrer les menaces. Pourtant, loin de susciter un consensus, ce geste a déclenché une vague de critiques, certains qualifiant l’acceptation de ce don d’« insultante » ou de signe de dépendance envers les partenaires étrangers.
Mais le gouvernement béninois ne voit pas cela de la même manière. Selon Houngbédji, il s’agit d’un outil de plus. Il explique que ce n’est ni une honte ni une insulte que de recevoir un appui stratégique quand il sert un objectif noble : celui de sécuriser le territoire national béninois. Il rejette l’idée que ce don puisse être perçu comme une offense. Selon lui, le Bénin est résolument engagé dans une démarche de souveraineté en matière de défense, un objectif qui ne saurait être entravé par l’acceptation d’un soutien extérieur.
Le porte-parole a tenu à rappeler l’engagement constant du pays dans la construction d’une souveraineté de défense expliquant que le Bénin travaille à atteindre une pleine souveraineté dans la défense de son territoire. Il poursuit en déclarant que c’est un processus qui prend du temps et nécessite des moyens importants. Chaque apport, même modeste, peut faire la différence sur le terrain, a-t-il soutenu.
Selon lui, dans un contexte régional marqué par des menaces sécuritaires transfrontalières croissantes, il serait contre-productif de refuser une aide qui pourrait sauver des vies et améliorer la réactivité des forces de défense et de sécurité béninoises. Ce don de l’Union européenne s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération entre le Bénin et ses partenaires internationaux, notamment dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
En défendant ce don, Wilfried Léandre Houngbédji cherche à rassurer l’opinion publique sur la vision stratégique du gouvernement. Selon lui, l’aéronef offert par l’UE n’est qu’un outil parmi d’autres dans l’arsenal béninois, et son acceptation ne compromet en rien l’ambition d’autonomie du pays en matière militaire.