L’Afrique mise sur l’IA pour accélérer son développement

Addis-Abeba, Éthiopie – Le 19 mai 2025, la Commission de l’Union africaine (UA), en partenariat avec le gouvernement éthiopien et l’Institut d’études de sécurité, a organisé un dialogue politique de haut niveau lors de l’Ethio Tech Expo (ETEX) 2025. Cet événement, intitulé « Tirer parti de l’intelligence artificielle pour la prospérité et la collaboration de l’Afrique », a réuni des dirigeants de plus de 40 pays africains, dont des chefs d’État, des ministres, des experts, des universitaires et des acteurs du secteur privé, pour explorer le potentiel de l’IA dans la transformation du continent.
Inauguré par S.E. le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, le dialogue a marqué une étape clé dans la mise en œuvre de la Stratégie continentale de l’UA sur l’IA, adoptée en juillet 2024. « L’IA n’est plus un rêve lointain, c’est le moteur de la transformation », a déclaré le Premier ministre, soulignant l’ambition de l’Afrique de devenir un acteur actif dans le développement de l’IA, en s’appuyant sur ses réalités locales pour relever ses défis.
S.E. Selma Malika Haddadi, vice-présidente de la Commission de l’UA, a appelé à des investissements massifs dans les infrastructures numériques, les centres de données alimentés par des énergies renouvelables et le développement de talents locaux. Elle a insisté sur l’importance de préserver l’identité culturelle africaine à travers des systèmes d’IA inclusifs, exploitant la richesse des données et la diversité linguistique du continent.
Les discussions ont mis en lumière les défis critiques : une capacité de calcul limitée (1 % du total mondial), un déficit de compétences en IA (3 % des talents mondiaux) et une concentration des investissements dans quelques pays, comme le Kenya ou le Nigéria. S.E. Lerato D. Mataboge, Commissaire de l’UA aux infrastructures et à l’énergie, a proposé une feuille de route pour une adoption équitable de l’IA, visant à réduire la fracture numérique.
Des tables rondes, réunissant des experts d’Afrique et d’ailleurs (Royaume-Uni, Chine, Brésil), ont exploré les meilleures pratiques mondiales et les modèles de gouvernance. Le communiqué final a réaffirmé l’IA comme une priorité stratégique pour l’UA, avec un engagement à développer des infrastructures numériques et des cadres éthiques pour soutenir l’Agenda 2063 et les Objectifs de développement durable.
L’exposition d’innovations locales a également mis en avant les avancées des startups africaines dans des secteurs clés comme l’agriculture, la santé et l’éducation. La prochaine édition de ce dialogue aura lieu lors du Sommet de l’UA en février 2026, consolidant l’élan pour une Afrique à la pointe de la révolution de l’IA.