Bénin : « Les Démocrates », une opposition en mal de vision ou simple quête de pouvoir ?
À l’approche des élections générales et présidentielles de 2026 au Bénin, le paysage politique s’anime, révélant les stratégies et ambitions des différents acteurs. Parmi eux, le parti d’opposition Les Démocrates, créé dans un contexte de tensions politiques, semble peiner à se positionner comme une force crédible et constructive. Loin d’incarner une alternative solide au régime en place, le parti donne l’impression d’être davantage un regroupement de politiques aigris, mus par une soif de pouvoir et un ressentiment lié à la perte des privilèges d’une époque révolue, marquée par une gestion jugée légère du pays.
Depuis sa fondation, Les Démocrates se sont distingués par une posture essentiellement critique, voire stérile. Le parti s’est contenté de dénoncer les actions du gouvernement, souvent avec véhémence, mais sans jamais proposer de vision claire ou de solutions concrètes pour répondre aux défis du Bénin. Cette stratégie, qui mise sur la récupération opportuniste des mécontentements populaires, manque de substance. Là où les électeurs attendent des propositions novatrices sur des enjeux cruciaux comme l’éducation, l’économie ou la gouvernance, Les Démocrates se limitent à des attaques verbales, pointant du doigt les failles du régime sans jamais esquisser une alternative crédible. Cette absence de programme structuré interroge : l’opposition est-elle réellement motivée par l’intérêt général, ou cherche-t-elle simplement à reconquérir une influence perdue ? Qu’ont-ils proposé jusque-là ?
Le profil des leaders du parti renforce cette perception. Nombre d’entre eux, figures bien connues de la scène politique béninoise, semblent davantage guidés par des rancunes personnelles que par une ambition collective. Habitués à un système politique où les facilités et les arrangements prévalaient, où les individus sont forts, ils paraissent déstabilisés par les réformes plus rigoureuses instaurées ces dernières années. Leur discours, souvent nostalgique, trahit une frustration face à un paysage politique qui ne leur offre plus les mêmes opportunités d’influence facile. Cette posture donne l’impression que Les Démocrates ne s’opposent pas tant par conviction idéologique que par un désir de revanche, cherchant à retrouver un pouvoir qu’ils estiment leur être dû.
L’opposition idéale pour le Bénin
Pourtant, le Bénin, en quête de stabilité et de progrès, a besoin d’une opposition forte et constructive, capable de fédérer les énergies autour d’un projet commun. Les Démocrates, avec l’expérience de leurs cadres, auraient pu jouer ce rôle. Mais leur incapacité à dépasser les querelles personnelles et à formuler un projet cohérent les discrédite aux yeux d’une population de plus en plus exigeante. Les électeurs, lassés des joutes verbales stériles, aspirent à des propositions tangibles pour améliorer leur quotidien, qu’il s’agisse d’emplois, d’accès aux services de base ou de gouvernance transparente.
Les Démocrates, loin d’incarner une opposition visionnaire, semblent se complaire dans un rôle de contestataires sans ambition programmatique. Leur stratégie, centrée sur la critique systématique et la récupération des mécontentements, trahit une quête de pouvoir plus qu’un réel engagement pour le développement du Bénin. À l’aube des échéances de 2026, le parti devra se réinventer s’il espère convaincre une population qui attend davantage qu’un simple grognement d’aigris. Sans une vision claire et fédératrice, Les Démocrates risquent de rester à la marge, spectateurs d’un jeu politique qu’ils ne parviennent pas à influencer.
