La France s’approche d’un moment d’humiliation sur les marchés financiers

La France s’approche d’un moment d’humiliation sur les marchés financiers
Spread the love

Le sentiment croissant de crise autour du budget français, conduit le pays vers un moment d’humiliation sur les marchés financiers : il semble que ce ne soit qu’une question de temps avant que les investisseurs déclarent que la France présente un risque de crédit pire que la Grèce.

Le taux d’intérêt sur les obligations d’État françaises à 10 ans a frôlé mercredi la hausse de son homologue grecque, les investisseurs intégrant le risque de voir les partis des deux extrémités du spectre politique renverser le gouvernement du Premier ministre Michel Barnier à cause de son projet de budget pour l’année prochaine.

A 13 heures à Paris, le rendement de l’emprunt français était de 3,03%, tandis que celui de l’emprunt grec était à peine un centième de point plus élevé, à 3,04%.

Les investisseurs ont une vision de plus en plus pessimiste de la France alors que le débat sur le budget fait rage. Barnier a proposé quelque 60 milliards d’euros d’augmentations d’impôts et de réductions de dépenses pour combler un déficit qui devrait dépasser 6 % du produit intérieur brut cette année. Mais ni le Rassemblement national d’extrême droite ni le Nouveau Front populaire de gauche au Parlement ne semblent disposés à soutenir cette proposition pour le moment.

Barnier a donc prévu d’utiliser une disposition de la Constitution française qui lui permet de faire adopter le budget sans vote du Parlement. Cela l’expose toutefois au risque d’une motion de censure qui renverserait son gouvernement. Le Rassemblement national a déclaré qu’il le ferait à moins que Barnier ne s’attaque aux lignes rouges tracées par le chef du parti, Marine Lepen

La dette grecque à court terme se négocie déjà à un prix inférieur à celui de la dette française, en raison de plusieurs aléas techniques du marché qui sont les séquelles du sauvetage de la Grèce il y a dix ans et des achats d’obligations de la Banque centrale européenne ces dernières années. Cependant, le prix à 10 ans est considéré par la plupart comme un reflet plus précis du risque relatif des deux pays.

En 2015, lorsque le Premier ministre de l’époque, Alexis Tsipras, avait tenté en vain de renégocier les conditions du plan de sauvetage de la Grèce, le rendement des obligations à 10 ans de la Grèce était jusqu’à 14 points de pourcentage supérieur à celui des obligations françaises. L’écart s’est progressivement réduit au fil des ans, mais il était encore large de 0,8 point de pourcentage en juillet dernier, lorsque les électeurs ont privé Macron de sa majorité au Parlement.

Une autre mesure du désenchantement des marchés à l’égard de la France est que la prime qu’ils exigent sur les obligations allemandes comparables est désormais plus élevée qu’à n’importe quel moment depuis le creux de la crise de la dette souveraine de la zone euro en 2012, à 0,87 point de pourcentage.

(Politico)

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *